Toussaint

30 octobre 2016
Aller et venir et promener ses pas le long des allées… Petite variation : Compositions, feuillage… Les couleurs automnales. Le chatoiement des pétales… En accompagnement : Un poème de Baudelaire… Le Houdini de la poésie. « Remords Posthume ». Extrait des « Fleurs du Mal »
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Lorsque tu dormiras, ma belle ténébreuse,
Au fond d’un monument construit en marbre noir,
Et lorsque tu n’auras pour alcôve et manoir
Qu’un caveau pluvieux et qu’une fosse creuse ;
Quand la pierre, opprimant ta poitrine peureuse
Et tes flancs qu’assouplit un charmant nonchaloir,
Empêchera ton cœur de battre et de vouloir,
Et tes pieds de courir leur course aventureuse,
Le tombeau, confident de mon rêve infini
(Car le tombeau toujours comprendra le poète),
Durant ces grandes nuits d’où le somme est banni,
Te dira : « Que vous sert, courtisane imparfaite,
De n’avoir pas connu ce que pleurent les morts ? »
– Et le ver rongera ta peau comme un remords.
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal